La prison est un lieu dont on veut sortir tant qu’on y est enfermés, mais qui manque et auquel on peut vouloir retourner une fois lâchés dans un extérieur qui n’est pas plus protecteur, qui serait même d’autant plus violent.
Catégorie : Critiques de Spectacles à Lyon
LE NOSHOW par le Collectif « Nous sommes ici »
Le sujet du spectacle se confond avec sa réalisation pour interroger de manière très percutante les réalités économiques d’un secteur qui doit et peut divertir mais doit aussi amener à la réflexion et permettre de penser et verbaliser des choses de manière plus radicale.
Regard parallèle sur deux spectacles : La petite fille qui disait Non et Z ou la fantasque mais véritable histoire du professeur Zhöpfermonstertanz
Tant dans une pièce que dans l’autre, on trouve donc ce travail sur le conte comme manière de grandir et de se confronter de manière sensible à des thèmes essentiels : le consentement, l’amour maternel et son imperfection parfaite, la question de la mort, de son dépassement, de la recherche d’une perfection qui empêche de voir la beauté des défauts…
Songs, par Samuel Achache et l’ensemble Correspondances
La forme du spectacle ainsi que son fond permettent donc d’approcher des problématiques de société importantes, tant au point de vue individuel que collectif, dans un espace construit pour rappeler et évoquer la dépression, sans pour autant rechercher une atmosphère anxiogène pour le public. La libération du personnage passe donc par un chemin musical initiatique qui débouche sur une autre manière d’appréhender le monde.
Le Quai de Ouistreham dans une mise en scène de Louise Vignaud d’après Florence Aubenas
Dans le corps explosif de Magali Bonat font irruption de multiples femmes, toutes semblables, universelles, qu’elle fait vivre en quelques postures. Sa voix porte les mots de Florence Aubenas, poétiques, bruts, condensés de formules marquantes. D’un détail, elle fait jaillir une humanité toute entière, au détour d’une phrase ou d’un geste.
Festen de Cyril Teste par le Collectif MxM
Ainsi, la force de cette proposition crée aussi sa faiblesse : là où l’alliage théâtre-cinéma permet une augmentation de sens et des effets spectaculaires qui appuient sur la notion de divertissement du projet, cette alliance provoque aussi une perte en force de frappe de chaque média, et provoque par moment la frustration d’un spectateur qui n’est ni devant un film ni devant une pièce mais devant une performance qui s’auto justifie, aux dépends par moments de l’émotion et de la sensibilité dont il peut se sentir exclu.
