Bernard-Marie Koltès recherche à pénétrer au plus près l'onirisme secret de l'œuvre, à saisir cette protase si majestueusement brisée de l'écriture des pièces qui part d'un endroit pour aller ailleurs, sans jamais qu'on puisse en retracer avec certitude les clandestins cheminements.
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Combat de nègre et de chiens de Bernard-Marie Koltès dans une mise en scène de Laurent Vacher (Cie du Bredin)
Par une curieuse inversion, cette pièce que l'on croyait cathartique s'avère diagnostique. Telle est l'oblique énonciation des désirs que Laurent Vacher puise chez Koltès. Sa mise en scène nous piège finalement moins au jeu des désirs des personnages qu'au jeu des nôtres, si occidentaux : faire de la couleur de peau la cause de l'explosion ne vise-t-il pas inconsciemment à en disculper ceux que nous disons hautement désapprouver ?
Dans la solitude des champs de coton, de Bernard-Marie Koltès, mise en scène par Charles Berling
Alors que Mata Gabin, l'interprète du dealer semble chanter ses répliques, les slamer, en appuyer le rythme naturel et la courbe nécessaire, Charles Berling, lui, intériorise plus une parole qui en paraît d'autant plus sincère et universelle.
Sallinger de Bernard-Marie Koltès dans une mise en scène de Léa Sananes par le collectif Rocking-Chair
Il reste qu'il s'agit là d'une très belle entrée dans l'œuvre de Koltès, avec des passages d'une très belle intensité qui esquissent des errances précieuses qui font la grandeur du théâtre de Koltès et de tous ceux qui travaillent à son rayonnement. Le Collectif Rocking-Chair est en cela un digne ambassadeur.
Le Retour au Désert de Bernard-Marie Koltès dans une mise en scène d’Arnaud Meunier
Arnaud Meunier avec ses comédiens nous donne à entendre le Retour au Désert avec force tout en conservant la fragilité lancinante des personnages et la noirceur de leurs âmes, alchimie qui justement fait naître le rire comme meilleur sarcasme de nos représentations !