Ainsi, la représentation du texte ancien est modernisée, actualisée, tant dans les moyens techniques que dans la lecture qui en est faite. Les scènes de sang et de violence sont légions, entrecoupées de scènes plus ou moins provocantes et/ou sexuelles, le tout dans un cadre où la musique est omniprésente, faisant monter la tension, et où la scène pleine de néons est souvent plongée dans une fumée dense. Rien d’incroyablement original donc, mais des moyens connus pour leur efficacité, au service de cette mise en scène.
Catégorie : Critiques de Spectacles à Lyon
Sainte dans l’incendie, de Laurent Fréchuret
Une âme pure et parfaite, brute, incarnée dans ce corps incroyable qui se meut devant nous. Telle est le personnage que campe l'incroyable Laurence Vieille, dirigée de toute évidence avec une grande finesse par Laurent Fréchuret.
Frères Sorcières d’Antoine Volodine mis en scène par Joris Mathieu
La lenteur délibérée du spectacle déstabilise et crée un effet onirique ou cauchemardesque. Le travail sur la matière, sous toutes ses formes, est également un pilier de la mise en scène : glaise, boue, fumée, doré, plastique mou. Le spectacle est gluant, fluide, glissant, insaisissable et il échappe à toute classification.
La fuite ! de Boulgakov par Macha Makeïeff
Une voix prophétique semble s'élever de ce spectacle mystérieux, et tandis qu'on assiste à la difficulté de la misère, du déclassement social brutal, du confinement dans des zones ghettoïsées, du détraquement progressif d'un rêve qui se casse la figure comme une musique dissonante se désaccorde, ne laissant que cendres sur le plateau, on ne peut que constater que l'on a assisté à une situation bien plus universelle, et bien plus répétée que ce simple exemple des années 20 et de la guerre civile russe ; et la folie des personnages prend un tout autre écho dans nos sociétés modernes.
Les trois sœurs d’après Tchekhov par Simon Stone
Le jeu de la grande troupe réunie par Stone soutient de manière très belle la redoutable machine de guerre qu'il met en place, montrant la petitesse de l'individu et son écrasement dans un monde qui le dépasse ; créant ainsi un comique du drame de son aspect dérisoire.
Triiio, par Alain Reynaud, Alain Simon, Heinzi Lorenzen et Gabriel Chamé Buendia
Le burlesque et le grotesque qui déclenchent le rire cachent, comme souvent, une angoisse profonde de l'existence et un art du raté, qui fait rire le public seulement parce qu'il est ressenti comme sans conséquence et parce qu'il arrive à un autre. Cette ambiguïté du rire vient donner une profondeur à ce spectacle qui parle donc différemment mais avec le même plaisir à des public divers et de tous âges.
