Par moments, il semble vain de tenter de dire ce que l'on a sur le cœur, et c'est à cet instant que le geste, la danse prend la parole. Elle arrive comme un agacement, comme un ras-le-bol, comme une folie. Les corps nous disent « J'en ai assez », ou, plus étrange encore « J'en ai assez d'être dans ce corps ». C'est ainsi que la question identitaire apparaît. Car, bien évidemment, ce changement de sexe que se sont assignés les interprètes pose ouvertement une réflexion autour du genre.
Auteur : eleonorekolar
THOMAS LEBRUN / LES ROIS DE LA PISTE
C'est le genre humain qui danse sous nos yeux, et avec humour l'on comprend que, sur une piste de danse, après quelques verres, nous sommes finalement tous les mêmes.
HOME ALONE / Alessandro Sciarroni
Ce spectacle m'a ici permis de faire quelques remarques d'ordre philosophique sur ce que l'on peut appeler réalité. Et il semble que de nos jours, ce terme est bien plus problématique qu'il n'y paraît. La performance ainsi que la danse contemporaine se penchent beaucoup sur ces questionnements, et voient dans l'outil numérique une nouvelle manière d'appréhender l'espace en brouillant de plus en plus la frontière entre performeurs et spectateurs.
BIOPHONY / SAND par ALONZO KING LINES BALLET
Alonzo King est sans conteste l'un des chorégraphes les plus importants de la côte ouest. Il nous arrive donc des États-Unis avec sa troupe époustouflante de technique pour deux créations parfaitement maîtrisées et très caractéristiques de son travail, toujours en collaboration étroite avec des artistes performants.
Short Stories de Carolyn Carlson
Par Eléonore Kolar Le site des Subsistances de Lyon a eu la chance d'accueillir lundi 30 janvier une chorégraphe hors du commun qui parcourt les scènes du monde depuis presque 50 ans, transportant avec elle tout un univers d'un onirisme et d'une beauté rares. Carolyn Carlson, accompagnée de deux de ses danseuses, Chinatsu Kosakatani et Sara Orselli, ont interprété trois solos qui, tous trois épris des traits de la danse de l'immense chorégraphe, révèlent pourtant la singularité et la profonde personnalité de chacune des danseuses. Ces trois brefs instants, d'une telle densité poétique, ont pu faire entrevoir au spectateur une ouverture vers l'éternité, espace dans lequel Carolyn Carlson continuera encore de danser après son règne...
SARAB (MIRAGE) / FOUAD NAFILI
L'agitation à laquelle on vient d'assister va laisser place à un long moment où il ne se passe presque rien. Tout est suspendu. Viennent seulement à nous sa respiration haletante retransmise via un micro qu'il doit porter sur lui. Après un long moment de calme, la folie refait surface et la danseur va même jusqu'à se frapper, se jeter au sol, s'enrouler dans un film plastique. Que cherche-t-il à montrer ? Qu'il ne se supporte plus ou plutôt qu'il désire ardemment faire sortir son véritable Moi ?
