Par Eléonore Kolar Le site des Subsistances de Lyon a eu la chance d'accueillir lundi 30 janvier une chorégraphe hors du commun qui parcourt les scènes du monde depuis presque 50 ans, transportant avec elle tout un univers d'un onirisme et d'une beauté rares. Carolyn Carlson, accompagnée de deux de ses danseuses, Chinatsu Kosakatani et Sara Orselli, ont interprété trois solos qui, tous trois épris des traits de la danse de l'immense chorégraphe, révèlent pourtant la singularité et la profonde personnalité de chacune des danseuses. Ces trois brefs instants, d'une telle densité poétique, ont pu faire entrevoir au spectateur une ouverture vers l'éternité, espace dans lequel Carolyn Carlson continuera encore de danser après son règne...
Catégorie : Moi de la Danse 2017 aux Subsistances
Le centre culturel les Subsistances de Lyon débute cette année 2017 avec un festival qui prend pour thème le Moi. Qui suis-je quand je danse ? Quelle est mon identité ? Quelle est ma singularité ? Quelle partie de moi nourrit mon geste ? Ces questions, auxquelles ont toujours été confrontés les chorégraphes prennent une teinte nouvelle et intimiste avec les créations qui nous sont proposées. Six chorégraphes de différentes générations se dévoilent face au spectateur pour donner à voir des pièces profondément personnelles, prenant une teinte introspective et laissant libre cours à l’expression du corps comme marqueur de leur identité.
Ce jeudi 26 janvier a donc eu lieu la première de cette série, avec une soirée comprenant deux solos, l’un du danseur suisse Thomas Hauert – formé à Codarts, il a notamment été danseur dans la compagnie Rosas d’Anne Teresa de Keersmaeker avant de fonder sa propre compagnie, Zoo, basée à Bruxelles – et l’autre de Fouad Nafili, jeune artiste autodidacte qui s’est formé en danse au fil de ses expériences, du classique au hip hop en passant par la danse contemporaine.
Les deux solos ont donné le ton au festival : nous avons affaire à un type très particulier de création. C’est une véritable mise à nu de la part des chorégraphes, audacieuse mais risquée, qui transporte dans un univers si personnel qu’il n’est pas facile d’en discuter.
SARAB (MIRAGE) / FOUAD NAFILI
L'agitation à laquelle on vient d'assister va laisser place à un long moment où il ne se passe presque rien. Tout est suspendu. Viennent seulement à nous sa respiration haletante retransmise via un micro qu'il doit porter sur lui. Après un long moment de calme, la folie refait surface et la danseur va même jusqu'à se frapper, se jeter au sol, s'enrouler dans un film plastique. Que cherche-t-il à montrer ? Qu'il ne se supporte plus ou plutôt qu'il désire ardemment faire sortir son véritable Moi ?
(SWEET) (BITTER) / THOMAS HAUERT
Tout se tient dans cette pièce, mais l'ensemble donne malgré cela quelque chose de peu original et finalement d'assez décevant. Il est difficile de suivre le danseur dans ses improvisations introspectives, les musiques sont « zappées ». Certes l'effet est voulu, mais cela nous laisse un peu de côté. Donner à voir une recherche au spectateur n'est pas profondément intéressant dans le milieu du spectacle vivant, car l'univers de l'artiste nous est au bout du compte assez hermétique...