Le Ciel, La Nuit et la Pierre Glorieuse, Chroniques du Festival d’Avignon de 1947 à … 2086, un feuilleton présenté au Jardin Ceccano par la Piccola Familia en 16 épisodes.
Premières Impressions à propos de l’épisode 1 consacré aux circonstances de la création du Festival d’Avignon en 1947.
On n’est pas en mesure pour l’instant de définir l’ensemble du travail de la troupe, cependant le travail autour de la mémoire du festival d’Avignon réalisé par la Piccola Familia dépasse la simple lecture. Il s’agit presque dans ce premier épisode de bouffonneries et d’un empilement de situations comiques où chaque comédien trouve une place de choix. L’ensemble se dévoile avec légèreté tout en construisant un propos puissant et farouche. Cette proposition semble parfaitement s’incarner dans ce que Olivier Py aime d’Avignon, c’est-à-dire l’idée d’une utopie réalisée et réalisatrice. Le travail que semble initier la troupe constitue avant tout un travail de réappropriation des valeurs et de l’histoire du festival pour faire résonner le festival d’hier avec celui que nous connaissons, et même en imaginer les possibles.

Il y a un côté à la fois ludique et plaisant qui se mêle à un émerveillement perpétuel pour le festival d’Avignon pour les comédiens et pour la troupe ; de fait entendre les mots de Vilar crée une émotion particulière, voire improbable. Le feuilleton s’annonce ainsi avec éclat comme un des passages incontournables de la programmation, l’entrée libre permet de simplement écouter sans se poser de questions. Du reste, la proposition paraît beaucoup plus dynamique que les lectures de la République de Badiou, qui si on les suivaient toutes, pouvaient paraître assommantes.
Pour une fois, ce sont des comédiens qui font l’histoire du théâtre et non pas des chercheurs ou des universitaires, il faut profiter de la liberté formelle qu’ils dévoilent pour saisir au mieux les enjeux de l’évolution du festival au cours de l’histoire et prendre des leçons de théâtre.