Tommy Milliot signe avec la Compagnie Man Haast, une pièce éclectique bordée par des propositions dramaturgiques intéressantes et des acteurs qui maîtrisent parfaitement la non-maîtrise de la vie de leurs personnages. Lotissement demeure ainsi un très beau travail qui utilise parfaitement les dispositifs de lumières et de sons rasants, effaçant le corps pour laisser place à ce qu'on appelle parfois l'imaginaire...
Auteur : Alchimieduverbe
Les Âmes Mortes d’après le roman de Nikolaï Gogol dans une adaptation et une mise en scène de Kirill Serebrennikov par Le Gogol Center de Moscou
Le metteur en scène et sa troupe nous livre une adaptation mesurée de l’œuvre de Gogol aux traits burlesques accentués et évacuée de tout fondement politique. La mise en scène et la direction d'acteurs possèdent cet excès achevé, quelque chose d'insolite et de salvateur, tout se crée en décalage, et ce décalage nous fait percevoir des horizons inconnus et parfois inaccessibles...
Babel 7.16, une chorégraphie de Damien Jalet et de Sibi Larbi Cherkaoui
Babel 7.16, ce n'est pas le récit d'une séparation, mais au contraire le geste d'hommes et de femmes réveillés par leurs instincts et qui trouvent dans la danse un rempart à leurs peurs et à leurs velléités. L'ensemble forme un spectacle saisissant, grandiloquent et plein d'une délicatesse impétueuse...
La Dictatura de Lo Cool dans une mise en scène de Marco Layera par la compagnie la Re-Sentida
La fable tend à rejoindre notre imaginaire collectif lié à la décadence. Les moyens vidéos et technologiques utilisés pour renforcer cette vacuité de l'instant mettent en perspective le désespoir de cette classe pseudo-dominante, qui sentant son incapacité à réagir aux propositions de leur ami, s'innerve dans une douleur enragée et s'insurge contre ce potentat.
Rumeur et Petits Jours par le Raoul Collectif
Le Raoul Collectif nous emporte ainsi dans les coulisses et dans les couloirs d’une dernière émission de radio, dégageant toutes les possibles échéances et déchéances humaines que cela implique. Le spectacle offre un voyage tout en douceur dans l’absurde, dans une réflexion constamment en décalage, fondée sur des préjugés et de fausses sensations de bien-pensance…
Épître aux Jeunes Acteurs pour que soit rendue la parole à la parole d’Olivier Py (Qu’advient-il de la parole) dans une mise en scène de Thomas Pouget par la compagnie de la Joie Errante
Comment passe-t-on d'une parole violente et désaffectée par l'éros à une parole pétrie dans l'agapé et l'universelle conscience de ce que les mots prennent sens dans le collectif ? Et que ce collectif contient tous les acteurs, comme les seuls chantres possibles de la modernité, non pas celle qui dit qu'elle est résolument moderne, mais celle qui affirme que par delà toute forme de poésie et d'art qu'elle continue de porter la parole, de rasséréner les souffrances primitives et présentes pour fonder un nouvel ordre universel qu'Olivier Py nomme catholicité. Il reste que l'univers dans lequel la tragédienne se complaît et qui fait du spectateur un comparse aveugle reste un univers assez drôle, qui se joue du scandale et qui parle vrai, quitte à se moquer d'elle-même...
