Critique de spectacle, Festival d'Avignon IN

Tigern de Gianina Carbunariu dans une mise en scène de Sofia Jupiter par la Jupither Josephsson Company

jusqu’au 17 Juillet au Théâtre Benoît XII

Nous avions pu en 2014 découvrir Gianina Carbunariu au Festival d’Avignon 2014 où elle avait monté Solitaritate au Gymnase du Lycée Mistral. Nous avions découvert une auteure capable d’écrire des satires politiques d’un comique acéré et de provoquer des situations absurdes en jouant sur les stéréotypes reçus de nos sociétés.

On découvre ici un de ses nouveaux textes, petite forme absurde exploitée par cinq comédiens suédois, qui nous décrivent la sortie d’une tigresse de son zoo, et son parcours à travers la ville. Ainsi, l’histoire débute alors que la tigresse quitte sa cage pour aller se promener… Un des éléments manquant à la dramaturgie, c’est le travail de la satire politique qui est seulement incident dans cette mise en scène alors qu’il semble pourtant central dans le texte. La tigresse traverse tous les lieux de rencontres dans nos sociétés, elle passe partout, et nous recueillons les témoignages de gens qui l’auraient aperçu ou auraient pu avoir affaire à elle… Du simple touriste, au prêteur sur gage, de la voiture aux autres animaux qui la côtoyait au zoo, on découvre une tigresse assez hors du commun, comme si les gens la considérait en tant qu’être humain.

Le texte porte en son flux des passages comiques et absurdes qui sont augmentés par la surenchère des comédiens qui finissent par devenir eux-mêmes des animaux. Ils jouent et essayent d’incarner au mieux les différentes situations. Le travail reste tout de même parcellaire, et même si le jeu des comédiens irrigue parfaitement cette comédie, il reste que le propos est rendu assez simpliste alors que la pièce revêt en réalité une dimension politique incontestablement profonde et puissante.

Malgré tout, on rit, peut-être est-ce là la grande valeur de ce spectacle léger,à prendre comme un excellent moment de détente pour le spectateur. La mise en scène procure une belle image finale qui montre à quel point les animaux du zoo sont limités à l’observation de la ville dans laquelle ils vivent, prisonniers du monde des hommes, des mondes qui communiquent mais qui ne pourront jamais se comprendre.

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