Par Lucas Berger Le processus d'écriture d'Antoine Emaz découle de cette idée qu'il y a un élément premier qui préside à tous les autres, un motif central qui ne se révèle qu'à force de creuser les strates du langage, à force d'opérer le corps de la langue pour entrevoir son squelette. Si elle est vouée à l'échec, cette tentative pour « écrire le vivre » révèle au passage des mécanismes linguistiques insoupçonnés, qui réunissent les conditions d'apparition d'une véritable altérité au sein de la langue. Si elle ne possède pas de réalité hors de l'espace du poème, cette altérité exprime dans toute sa force une singularité irréductible.