Cette création originale écrite d’après les Mémoires d’une marionnette de Parviz Kharzaï et Les Bonnes de Jean Genet, nous transporte en Iran dans une époque troublée par la montée du djihadisme et un régime politique qui exerce de plus en plus de répression à l’égard de ses opposants. Le décor inspiré par L’Orient avec ses tapis et le thé nous plonge dans l’atelier de Morched, un marionnettiste proscrit par le régime politique. Ne pouvant plus exercer son art sans mettre en danger sa liberté et celle de sa famille, il se voit dans l’obligation de cesser d’animer ses marionnettes impertinentes, sans parvenir toutefois à s’en séparer malgré l’insistance de l’étrangère, Félicité. Malgré tout, avant de finalement les céder, il décide d’incarner les personnages de Claire et Solange, les bonnes qui jouent à tuer Madame. Parallèlement, Morched impuissant voit son ami Mobarâk, se faire endoctriner progressivement par le Mollah.
Ce spectacle acquiert alors une double résonance, à la fois proche et lointaine : proche par son actualité face à l’endoctrinement de jeunes qui se laissent séduire par des promesses qu’ils ne verront jamais se réaliser et qui finissent par sacrifier leur vie en tournant le dos à leur passé. Proche également par les jeux des marionnettes de Morched qui interprètent Solange et Claire. Désespoir de servitude et d’humiliation que connaissent bien les Occidentaux familiers de Genet. Morched, lui, découvre cette pièce grâce à l’européenne Félicité, la soif de liberté des bonnes résonne alors parfaitement dans son quotidien en Iran d’artiste écrasé sous le poids du régime.
Morched a alors trouvé son refuge, ne pouvant plus exprimer sa contestation en public, il le fait à travers une histoire étrangère qui n’est pas la sienne et qui pourtant lui correspond plus que toute autre. Pourtant la limite est toujours présente, telle un mur impossible à franchir. Solange et Claire ne parviennent pas à empoisonner Madame, elle ne parviennent donc pas non plus à se libérer de leur condition avilissante pour affirmer leur identité propre. Tout comme Morched qui cède finalement ses marionnettes à Félicité en résolvant par abandon le dilemme qui s’offre à lui.
Mais cette pièce nous fait aussi entendre de lointaine résonances par cette plongée en Iran, dans une époque étouffante où l’individu doit approuver ou disparaître, servir ou renier, où le juste milieu semble avoir disparu, où il ne reste que les extrêmes qui ne laissent pas de place à l’individualité, à la liberté et à la création.
Les pays et les cultures se fondent alors entres eux, laissant place à une succession de tableaux, de situations dans lesquels ont voit Morched, Mobarâk, Salomé mais aussi le Mollah, qui lui-même ne peut pas suivre la sévère doctrine qu’il impose à d’autres, essayer de survire et de trouver leur place dans une époque en mutation. Ces tableaux sont entrecoupés par des danses presque pulsionnelles et sans entraves, qui contrastent avec le poids qui pèse sur les autres personnages.
La troupe Entracte réalise avec Contes d’une révolution une pièce aux aspects tragiques dont la fin ne figure pourtant pas la mort physique d’un personnage mais plutôt le renoncement à une identité propre et aux valeurs qui fondent un individu.
Ce spectacle a malheureusement terminé ses représentations au festival d’Avignon 2016, mais nous attendons avec impatience les futurs créations de cette troupe de jeunes acteurs.
Bonjour aux éditeurs du blog !
Nous sommes l’Entracte, troupe de théâtre du CELSA que vous aviez eu l’occasion de rencontrer au cours d’une des ultimes représentations de Contes d’une Révolution au cours du Festival OFF d’Avignon.
Nous sommes très heureux de vous inviter aux premières représentations de notre nouvelle production : une adaptation de la pièce de Jean Anouilh, Ardèle ou la Marguerite.
Les représentations aurons lieu du 15 au 18 janvier à 20h, au Théâtre Naldini de Levallois-Perret.
Nous serions très heureux de vous y revoir !
N’hésitez pas à m’appeler ou m’envoyer un mail si vous souhaitez plus d’informations.
Bonne soirée,
Brice Ballot
Chargé de communication de l’Entracte
PS: Je suis désolé de vous contacter de la sorte, je n’ai pas trouvé d’autre moyens…
Bonjour, nous vous remercions pour l’invitation, malheureusement nous ne sommes pas parisiens mais lyonnais, ça aurait été avec plaisir, bon courage à vous !