Critique de spectacle

Saigon dans une mise en scène de Carolina Guiela Nguyen par la compagnie les Hommes approximatifs

Le regard de Louise sur le spectacle vu au théâtre de la Croix-Rousse Lyon

Des pleureuses qui traversent le temps et l’espace

Pour compléter l’analyse de Raf, je parlerais de la douceur et de la tendresse, de la mélancolie et de la nostalgie, de l’abandon et de la trahison, du malheur qui ne vient jamais seul, de la puissance des pleureuses. Car elles ne sont que ça, ces femmes qui, au-delà de leurs différences de cadre culturel, sont femmes et donc veuves, mères, sœurs, filles, laissées pour compte, privées de force et de moyen d’action, mais témoins silencieuses et réconfortantes. Elles témoignent devant nous, devant l’humanité, devant l’humanité rassemblée dans un restaurant, dans un restaurant vietnamien en France ou français au Viet-Nam, elles témoignent de l’importance de la mémoire, de la transmission, du témoignage. Elles emmènent l’univers tout entier dans leurs malheurs, dans leurs récits, et peu importe le cadre spatio-temporel, qui vacille d’une époque à l’autre et vient toujours se raccrocher à une certitude : de tout temps, en tout lieu, vous pourrez toujours trouver un endroit comme celui-ci, ce restaurant hors du temps, de l’espace, des préoccupations extérieures, et vous pourrez toujours vous épancher, dans cet endroit que vous aurez trouvé, afin de laisser vivre, respirer et s’épanouir votre intimité et votre intérieur. Et rester humain.e.s, dignes, droits malgré le poids du passé et la culpabilité.

L'Alchimie du verbe

Jusqu’au 14 Juillet au Gymnase du lycée Aubanel

Une magnifique leçon de vie…

J’avais pu voir Le Chagrin en 2016 et déjà ce spectacle était très touchant. En s’immisçant dans une dimension de mémoire historique, la compagnie les Hommes Approximatifs rehausse sa poésie des corps et des larmes en lui conférant une vitalité pleine d’espoir. Car ce que montre la metteuse en scène en partant d’un lieu qui pourrait être commun à Saigon et à Paris à 40 ans d’intervalle (1956-1996), le restaurant qui est figuré sur scène, ce sont des correspondances subtiles, des parfums de rencontres et de traversées qui sont autant d’instants fragiles et incertains. La force de ce spectacle, c’est qu’il succombe aux temporalités et qu’il innerve des histoires intimes en racontant une expérience collective de l’exil, et de la difficulté du retour au pays natal.

saigon Saigon © Christophe Raynaud de Lage

Une voix narrative, celle de…

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